LENSV-FVI est une école interne de VetAgroSup, établissement d’enseignement supérieur et de recherche pour la formation des docteurs vétérinaires, d’ingénieurs agronomes et plus spécifiquement pour l’ENSV-FVI d’inspecteurs de santé publique vétérinaire.

L’ENSV-FVI est le fruit de la fusion au 1e janvier 2020 de l’École nationale des services vétérinaires, créée en 1973 pour former initialement les inspecteurs vétérinaires, corps de fonctionnaires en charge de la santé publique vétérinaire (de la fourche à la fourchette) dans les domaines de la sécurité sanitaire des aliments et de la santé et protection animales, et du GIP France vétérinaire international, un outil de coopération et d’influence du MAA fondé en 2002 pour fédérer l’ensemble des partenaires œuvrant dans le domaine de l’expertise vétérinaire à l’international, les ministères, les laboratoires, les écoles vétérinaires, le CIRAD, l’institut de l’élevage, le syndicat de l’industrie du diagnostic et du médicament vétérinaire, des associations, le syndicat national des groupements techniques vétérinaires, et depuis 2020 le groupement de défense sanitaire international GDSI.

Le positionnement de l’école s’est construit autour de 3 axes : le concept de santé globale ou « One health » ; l’internationalisation et la digitalisation de nos formations et expertises.

Nos enseignements couvrent ainsi plusieurs dimensions dans le cadre de la santé globale et sont à l’interface entre la santé humaine : la sécurité sanitaire des aliments, la gestion des maladies animales transmissibles à l’homme ou zoonotiques, la santé et la protection animales, la santé-environnement.

La formation statutaire et diplômante des inspecteurs de santé publique vétérinaire

L’objectif premier de l’ENSV-FVI est la formation des inspecteurs de santé publique vétérinaire. Il s’agit d’un corps de fonctionnaires en charge de la santé publique vétérinaire (de la fourche à la fourchette) dans les domaines de la sécurité sanitaires des aliments et de la santé et protection animales.

Ils interviennent majoritairement au sein du ministère de l’agriculture et de l’alimentation. En services déconcentrés, ils occupent majoritairement des postes en directions départementales en charge de de la protection des populations en tant que chef de service de sécurité sanitaire des aliments, chef de pôle abattoir, chef de service santé et protection animales ou prévention de l’environnement, des postes en services d’inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières (SIVEP), des postes de direction ou d’adjoint de direction en DDecPP, plus rarement en DDT.

Certains occupent des postes de sous-préfet d’arrondissement ou à la relance, des postes de secrétaires généraux ou de directeurs de cabinet en préfecture.

Au niveau régional, ils occupent des fonctions de chef de pôle de la protection des végétaux, de la promotion du plan national pour l’alimentation et la nutrition, des fonctions de chef de service régional de l’alimentation, des fonctions de directeur régional de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt, plus rarement des postes de chef de service, de directeur ou directeur adjoint en DREAL, ou à l’Office français de la biodiversité.

Au niveau national, ils occupent des postes dans les directions générales de l’agriculture (Direction générale de l’alimentation, direction de l’enseignement et de la recherche, direction générale de la performance économique) ou bien à la direction générale de la prévention des risques au ministère de la transition écologique, plus rarement à la direction générale de la santé. Certains exercent dans le secteur de la recherche dans les laboratoires nationaux de référence et les agences nationales comme l’ANSES ou l’agence du médicament vétérinaire (ANMV). Certains exercent comme conseillers ministériels, voire secrétaires généraux ou directeur de cabinet du ministre, notamment au MAA.

Dans le domaine de l’enseignement, ils occupent des postes de direction, direction scientifique, chef de service, dans les écoles nationales vétérinaires comme celles de Nantes, Toulouse, Maisons Alfort ou de Lyon et à l’École Nationale des services vétérinaires-France Vétérinaire International.

Sur le plan international, on les retrouve à des postes à la Commission européenne, dans les instances internationales, notamment l’OMS, l’OIE et la FAO, dans les ambassades en tant que chargés des affaires agricoles et France vétérinaire international.

Les métiers sont par conséquent ceux de l’inspection, du management, notamment dans le cadre de la prévention et de la gestion des risques sanitaires, de la recherche, de l’enseignement vétérinaire ou de la diplomatie.

La formation diplômante que nous dispensons permet à la fois aux futurs ISPV d’être directement opérationnels dans leur premier poste, mais également de leur donner un bagage solide, notamment en politique publique, pour pouvoir évoluer tout au long de leur carrière dans des domaines différents et complexes. La diversité des postes occupés leur permet un déroulement de carrière varié et les cours dispensés les préparent à accéder à des hautes responsabilités.

Les métiers des ISPV sont également des métiers d’avenir, au cœur de l’actualité, du contexte sanitaire et des préoccupations sociétales relatives au bien-être animal, à la protection de l’environnement et de la biodiversité, de la promotion d’une alimentation saine issue de matières premières brutes, produites en circuit court.

La formation continue et à l’international

Nous avons un service de formation continue pour les 3 500 agents de la direction générale de l’alimentation au ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Une cinquantaine de sessions sont organisées par an pour 600 agents environ sur des thématiques diverses : la santé et protection animales, de la sécurité alimentaire, ou encore l’inspection aux frontières dans le cadre du Brexit. La formation continue concerne aussi les vétérinaires sanitaires qui pour conserver leur habilitation doivent suivre deux formations tous les 6 ans.

Nous proposons aussi des prestations en anglais, dont des formations courtes d’une semaine ou de trois semaines pour des vétérinaires officiels étrangers : 182 personnes issues de 52 pays différents en ont bénéficié sur des thématiques aussi variées que l’antibiorésistance, la gestion de crise sanitaire, l’inspection des produits de la pêche ou la qualité des services vétérinaires… Parmi les formations proposées, on peut aussi citer la formation en distanciel sur un an « e-CERISE » destinée à des fonctionnaires étrangers en responsabilité sur l’ensemble des compétences requises par l’OIE et qui couvrent les champs de l’évaluation des risques, de la surveillance sanitaire, de la gestion des crises, de la protection animale … À cela s’ajoutent des formations « à la carte » qui peuvent être spécialement conçues pour répondre aux besoins spécifiques d’un pays.

L’ENSV-FVI héberge, par ailleurs, le secrétariat de la plateforme de formation à distance de l’OIE et produit des distanciels comme le module initial de formation des chefs vétérinaires officiels ou prochainement un distanciel de formation au leadership dans les services vétérinaires.

Les projets Une seule santé en pratiques « One health »

En 2020, nous avons lancé le diplôme d’établissement « One health en pratique », une formation continue en 3 semaines destinée des acteurs diversifiés de la santé publique sur ce concept de santé globale. Nous accueillons une nouvelle cohorte chaque année.

Nous travaillons aussi sur un projet de cycle supérieur de formation en santé globale avec les grandes écoles contribuant à la santé publique pour proposer un cycle de formation continue destiné aux fonctionnaires en responsabilité pour engager des travaux transdisciplinaires, apporter des connaissances actualisées et analyser des retours d’expériences sur des crises majeures. Nous contribuons aussi au tronc commun de formation des hauts fonctionnaires dans la continuité du rapport Thiriez notamment sur le thème du « Rapports à la science », relatif à la décision publique en système complexe. En lien avec la chaire de santé publique de VetAgro Sup, nous ouvrons en septembre 2022 le Master One health : managing heath of populations, master 2 anglophone pour compléter notre offre de formation internationale anglophone en e-learning et en formations courtes (Residential courses).

À une échelle internationale, nous sommes mobilisés en tant que centre collaborateur de l’OIE sur des projets de e-learning pour la plateforme de l’OIE dont nous hébergeons le secrétariat, sur la collaboration avec des pays étrangers pour effectuer des transferts de méthodologie ou la création de plateforme ou d’écoles similaires à l’ENSV-FVI. Nous développons notre coopération avec l’OMS dans le cadre de la création d’une académie en région lyonnaise à échéance 2023. Enfin, nous nous positionnons sur les sujets One health du plan de relance.

L’agilité de l’école pour s’adapter au contexte sanitaire, à l’évolution des besoins de formation et l’élargissement du spectre des thématiques enseignées et notamment l’approche globale de la santé en fait une école appliquée, efficace à l’image des inspecteurs de santé publique vétérinaire qu’elle forme.

Nathalie GUERSON
Inspectrice Générale de Santé Publique Vétérinaire,
Directrice de l’École Nationale des Services Vétérinaires (ENSV-FVI)